L’an dernier, Jonathan Nicoué a consacré son mémoire de fin d’année de deuxième année de pédicurie-podologie à un projet de semelle connectée. Ce travail était le fruit de sa participation à la semaine d’expérimentation sur l’e-santé organisée par le département international de l’École d’Assas en partenariat avec le CRI Paris (lire ici notre dossier à ce sujet). Il nous avait alors fait partager ses impressions sur cette expérience et nous écrivions qu’elle était « loin d’être terminée pour lui ». De fait, il a consacré une partie de ses vacances d’été, en compagnie de Paul Montecot, autre étudiant podo de l’École d’Assas, à perfectionner ce projet, dans le cadre d’une Summer School organisée par le CRI Paris sur les objectifs de développement durable définis par l’Unesco qui a rassemblé une cinquantaine de participants, venus de plusieurs pays.
« Quand j’ai appris que le CRI Paris recherchait des étudiants motivés pour consacrer un mois d’été à approfondir les perspectives scientifiques et techniques ouvertes par les objectifs de développement durable (dits SDG ou « Sustainable Development Goals ») fixés par les Nations Unies, je n’ai pas hésité à poser ma candidature qui a été retenue avec celle de Paul, un autre étudiant de l’IFPP de l’École d’Assas. Ensemble, nous avons travaillé au développement d’une semelle connectée pour les patients diabétiques au sein d’une équipe de 6 étudiants passionnés par la recherche. Plus de 400 millions de personnes souffrent de diabète dans le monde, ce qui en fait un défi important à relever dans le cadre de l’objectif 3 des SDG intitulé « Bonne santé et Bien-être » » explique Jonathan.
Or, parmi les complications provoquées par le diabète, il y a d’importants troubles de la circulation sanguine qui, au niveau du pied, se traduisent souvent par un ulcère, précisément dit « du pied diabétique », qui, s’il n’est ni détecté ni soigné à temps, peut aboutir à l’amputation du patient. C’est là qu’intervient la semelle connectée imaginée par Jonathan et ses camarades : dotée de 6 capteurs, elle enregistre les variations de la pression plantaire et permet à l’utilisateur ou à son praticien de détecter les anomalies et d’agir en conséquence.
L’une des préoccupations majeures des étudiants ayant travaillé à ce projet, baptisé Yawo, était d’offrir un produit à la fois confortable et efficace pour un coût le plus réduit possible. C’est là que les différents profils des six membres (2 podologues, une graphiste, 2 ingénieurs et un informaticien) se sont parfaitement complétés pour un résultat apprécié par le jury. Car, et c’est l’une des caractéristiques des travaux pilotés par le CRI Paris, tous les projets sont soumis au jugement de professionnels qualifiés.
« De mon point de vue d’étudiant podologue, témoigne Jonathan, j’ai trouvé cela particulièrement inspirant et bénéfique à plusieurs niveaux : non seulement cela m’a permis d’acquérir de nouvelles compétences complémentaires à mes connaissances métier (programmation, gestion de projet, etc.) et m’a ouvert les portes d’une nouvelle communauté (jeunes entrepreneurs, ingénieurs, mentors) au contact de laquelle j’ai beaucoup appris, mais cela m’a aussi donné des idées concrètes sur les problématiques d’avenir en santé. » Bref une expérience bénéfique en tout point et qui, qui sait ?, connaîtra peut-être de nouveaux développements…