L’École d’Assas organise tous les ans un stage en Chine pour une dizaine d’étudiants en premier cycle de kinésithérapie. Cette année, des étudiants de la Haute École Léonard de Vinci, de Bruxelles, ont été invités à se joindre au groupe « Wenzhou 2019 ». Voici le récit de leur début de stage.
Il était 20h30 lorsque nous nous sommes tous retrouvés à l’aéroport avec des valises aussi grandes que nos sourires. Nous avions tous un t-shirt blanc pour nous repérer. Le premier contact entre les étudiants belges et français a été très naturel et le courant est passé très rapidement entre nous.
Une fois la sécurité passée, nous avons attendu un bon moment avant de rentrer dans cet énorme avion à deux étages qui allait nous emmener jusqu’à Shanghai : l’Airbus A-380. Une certaine appréhension a pu se faire ressentir auprès des étudiants qui n’avaient jamais effectué un vol aussi long. Alors que certains ont enchaîné les films, d’autres ont dormi 10h d’affilée. Après avoir surmonté avec succès toutes les péripéties de l’aéroport de Shanghai, nous avons embarqué dans notre deuxième avion en direction de Wenzhou. Le trajet, seulement 1h30, passa très rapidement. En sortant des taxis qui nous conduisaient à notre hôtel, nous avons été surpris par l’air extérieur qui est très chaud et humide.
Après un plat de pâtes nocturne, le réveil le lendemain matin a été difficile pour l’ensemble du groupe, décalage horaire oblige (6 heures).
Les plus courageux ont réussi à mettre leur fatigue de côté et se sont levés pour le petit déjeuner. Au menu : riz cantonnais, nouilles, viande, œufs de cent ans… Nous nous sommes ensuite lancés à la conquête des rues de Wenzhou, à travers les marchés de poissons, avant que le mélange de pluie et de chaleur ne nous incite à regagner l’hôtel pour mieux faire connaissance et entamer de folles parties de cartes.
Le dimanche, nous sommes partis en excursion, avec pour point d’orgue une traversée en pirogue : une belle journée de découverte et de bonne humeur.
Le lendemain, guidés par Gao, notre référente sur place, nous avons visité l’hôpital et les salles où nous allons travailler. Le premier jour de stage, nous avons eu deux cours de théorie : un sur l’introduction à la médecine traditionnelle chinoise et un sur les méridiens et les acupoints. Le début a été difficile, l’enseignante ne parlant pas très bien anglais, ce qui limitait un peu les échanges. Heureusement, l’après midi se révéla plus fluide.
Le deuxième jour nous avons eu un cours de pratique sur le massage traditionnel chinois, au cours duquel nous avons pu voir les réelles différences entre les techniques françaises et les techniques chinoises, qui restent nettement plus douloureuses. L’après-midi nous avons de nouveau pu assister à un cours sur les méridiens avec un professeur parfaitement bilingue et très vivant : nous avons tous adoré cette journée.
Parmi les choses qui nous frappent ici, il faut citer les conditions d’hygiène dans l’hôpital, très différentes de celles auxquelles nous sommes habitués : il n’y a pas de quoi se laver les mains, les médecins n’utilisent pas de SHA, ne se lavent pas les mains et ne changent pas les alèses entre chaque patient. Il n’y a pas non plus de salle fermée, donc d’intimité : chaque patient est à côté de son voisin, parfois séparé par un paravent. Ici, les massages et les mobilisations se font la plupart du temps sans dévêtir les sujets. Nous avons trouvé cela paradoxal de ne mobiliser qu’à travers les vêtements par pudeur tout en offrant si peu d’intimité aux patients lors des consultations. C’est là le fait d’un rapport au corps différent de celui que nous avons en Europe.
Aujourd’hui, nous avons notre toute première séance d’acupuncture. Nous attendons avec beaucoup de curiosité la suite des pratiques afin de mieux comprendre cet art de soigner si différent du notre. Avec un peu de chance, en fin de stage, nous saurons manier les aiguilles aussi bien que les baguettes chinoises.