Pour la première fois, des étudiants pédicures-podologues de l’IFPP Assas ont pu effectuer leur stage de fin d’études en Australie. Voici leur carnet de bord.
Jeunes diplômées de l’IFPP d’Assas en juillet 2017, nous attendions avec impatience ce premier échange à l’université Charles Sturt d’Albury en Australie. À notre arrivée, nous avons été admirablement bien accueillies par James Charles, le professeur avec qui nous étions en contact depuis le début pour monter ce projet, ainsi que par l’ensemble de l’équipe enseignante de Podologie. Pendant 6 semaines, nous avons donc suivi les 3ème et 4ème années à travers leurs heures de cours et de clinique.
Située à la frontière du New South Wales et du Victoria, l’université de podologie d’Albury est l’une des seules d’Australie à proposer un cursus en 4 ans d’études avec des horaires aménagés afin de favoriser les temps d’apprentissage et d’activités : une pause est marquée à chaque heure de cours, et il n’y a pas plus de 6 heures de cours par jour. Dans des conditions d’études relativement sereines, les professeurs se révèlent tous d’une grande disponibilité et d’une forte implication dans le suivi de la formation de chaque étudiant.
Chaque année, une vingtaine d’étudiants par promotion suivent donc ce parcours. Les deux premières années sont basées sur l’apprentissage des connaissances théoriques nécessaires à notre profession. Dès la 2ème année les étudiants prennent en charge des patients comme nous pouvons le faire en France. Les deux dernières années sont plus spécifiques et axées sur la pratique clinique, avec notamment la préparation d’un projet professionnel et d’un travail de recherche pour les étudiants de 4ème année. Afin d’obtenir la validation du diplôme, une règle doit être respectée : effectuer 600 heures de pratique à la clinique et 400 heures de pratique sur les terrains de stages. À la fin de chaque année lors des vacances universitaires, les étudiants ont la possibilité d’effectuer des stages de plusieurs semaines dans des hôpitaux et des cliniques de toute l’Australie ainsi qu’à l’étranger, comme au Japon, au Vietnam, au Royaume Uni ou encore à Singapour. Et bientôt, pourquoi pas, Paris ?
La clinique où s’effectue la pratique est intégrée à l’ensemble « Community Engagement & Wellness Centre » de l’université, qui accueille les patients de la région. Superbement aménagée et très moderne, la clinique regroupe une dizaine de salles de soins spacieuses, adaptées à la confidentialité et à une prise en charge individuelle des patients. Chaque salle dispose de toutes les commodités nécessaires. Des salles de bloc opératoire, de confection des orthèses et de stérilisation très fonctionnelles sont également dédiées à la clinique. Il faut le dire, leurs conditions de travail sont admirables !
Les soins font partie intégrante de la formation, ainsi que la prise en charge des plaies des patients diabétiques et même la chirurgie de l’ongle et du pied. De manière similaire, les soins de pédicurie consistent, comme en France, au traitement des pathologies unguéales et cutanées, ainsi qu’à l’évaluation des différents bilans nécessaires. Cependant, à la différence de notre apprentissage, écho-doppler et tensiomètre sont systématiquement utilisés pour évaluer les bilans vasculaires des patients. Le recours à l’anesthésie locale est également possible. Cependant, les consultations de soins et d’examens cliniques ne sont pas réellement dissociées. À chaque session, les patients défilent avec des motifs de consultations divers et variés.
Au cours de leur temps de consultation, les étudiants peuvent aussi prendre l’initiative de proposer le traitement qui leur semble adapté. Leurs compétences vont des conseils de renforcement musculaire à la rééducation via les techniques de « dry-needling », padding, K-taping et strapping.
Quant aux orthèses plantaires, plusieurs techniques de fabrication sont proposées aux patients : préfabriquées, « semi-customised » ou « full customised ». Pouvant être facturées jusqu’à 300A$ (environ 200 euros) pour des « full customised », le prix des semelles influence fortement le choix des patients sur le type de semelles souhaitées. Enfin, les prises d’empreintes sont le plus souvent réalisées à l’aide d’un négatif de plâtre ou alors plus rarement, à l’aide d’une boîte de mousse à mémoire de forme.
Une fois diplômés, les étudiants ont plusieurs possibilités. Comme en France, la majorité d’entre eux travaillent en cabinet privé, tandis que d’autres travaillent en hôpital, en centre de santé communautaire ou en clinique du sport. L’Australie recense 4 925 podologues au service de 24 millions d’habitants, ce qui équivaut à un podologue pour 5 000 habitants.
Lucie et Marie, diplômées 2017 en pédicurie-podologie
PS : Arrivant presque au terme de notre expérience, nous profitons des premiers rayons de soleil qui arrivent enfin après ce que les Australiens retiennent avoir été un rude hiver. Quant aux kangourous, il suffit simplement de regarder au lever du jour où à la tombée de la nuit pour s’apercevoir qu’il y en a tout autour de nous sur le campus. Il n’y a pas de doute, nous sommes bien en Australie !