Étudiants en K3 à l’École d’Assas, nous revenons d’un stage kiné à Barcelone dans le cadre du programme Erasmus+. Ce stage nous a permis d’une part de pratiquer des spécialités qui manquaient à notre formation et, d’autre part, de découvrir le fonctionnement d’un système de santé mixte. Nous avons été accueillis chaleureusement par l’Escoles Universitàries Gimbernat qui s’est chargée d’organiser notre formation.
Pour obtenir le diplôme de kinésithérapeute en Espagne, il faut réaliser une formation de 4 années universitaires qui débouchent sur un diplôme avec une spécialisation (mention en neurologie, appareil locomoteur, pédiatrie, pathologie du thorax ou sport).
Nous avons travaillé à l’Hôpital Public universitaire de Vall d’Hebron, qui est l’un des plus grands hôpitaux de Catalogne et d’Espagne (1146 lits) et qui offre l’accès à toutes les spécialités que propose la médecine. Nous avons donc été libres de choisir les spécialités que nous voulions suivre.
Là-bas, les kinésithérapeutes ont des journées organisées différemment : ils travaillent en continu de 9h à 15h ou de 15h à 21h. Nous avons apprécié cette organisation car l’absence de pause déjeuner permet d’avoir du temps libre sur une bonne partie de la matinée ou de l’après-midi.
Dans chaque service où nous avons pratiqué (pneumologie, réanimation, consultations externes et pédiatrie), il y a un kinésithérapeute chargé de la rééducation locomotrice et un autre chargé de la réadaptation respiratoire. Les patients réalisent donc théoriquement deux séances par jour. En Espagne les patients pris en charge par la sécurité sociale ne peuvent choisir les professionnels qu’ils consultent, ils sont orientés vers un médecin traitant imposé, qui les oriente dans les services.
En ambulatoire les patients sont pris en charge séparément ou en groupe (de 5 à 10 patients) pour les patients avec des atteintes chroniques (lombalgies, gonarthrose…). Lors de ces séances en groupe, ils apprennent à réaliser des exercices afin de prévenir ou réduire les conséquences fonctionnelles de leur maladie. Aucun de nous n’avaient vu de prise en charge de groupe lors de nos précédents stages en France. Nous avons apprécié la dynamique que cette organisation permet de mettre en place. Les patients s’entraident et échangent entre eux sur le vécu de leur maladie. Il nous est apparu clairement que cela avait un impact positif sur le moral et la motivation des patients.
De nombreux étudiants sont présents et nous avons pu échanger sur les différences de pratique entre nos deux pays. Nous avons par exemple découvert la technique de la ponction sèche qui n’est pas réalisée en France car c’est une technique invasive. Cela consiste à piquer une aiguille dans un point gâchette d’un muscle douloureux et contracturé et à mobiliser cette aiguille dans les tissus jusqu’à ressentir un relâchement. Nous avons été très intrigués par cette technique, nous n’en avions jamais entendu parler. Il y avait un retour positif des patients au sujet de la diminution de leur douleur.
Pour terminer, nous nous réjouissons d’avoir pu progresser dans les domaines où nous avions des lacunes et nous remercions les écoles d’Assas et de Gimbernat pour nous avoir permis d’enrichir nos connaissances au-delà de la pratique de la kinésithérapie.
Benoît García et Kim Martin, K3 2016-2017