Le succès d’une conférence se mesure à la fois par l’affluence des participants, le contenu des interventions, l’intensité des échanges avec la salle et l’ambiance générale de l’événement. À tous ces égards, il est évident que la conférence organisée hier soir par l’École d’Assas et le magazine Kiné Actu a fait carton plein. La personnalité du conférencier principal, Joshua Cleland, personnage aussi humble que rigoureux et doté d’un grand sens de l’humour, a fait bien entendu beaucoup pour le succès de cette soirée organisée à l’auditorium de l’hôpital Georges Pompidou. Mais la qualité générale du plateau – Dominique Delplanque, Frédéric Vanpoulle, Adrien Pallot et Céline Bonnyaud, introduits par Michel Pillu et Jean-Jacques Debiemme – ainsi que la justesse du thème retenu « La kinésithérapie et les preuves : quelles perspectives pour la pratique professionnelle ? » ont fait le reste. Sans oublier le travail préparatoire du département international de l’École d’Assas (Nicole Maurice, Laurence Le Goff et Michel Pillu) et la précieuse participation des étudiants, GOKA (bureau des étudiants) en tête.
Outre Kiné Actu, dont le soutien est essentiel au bon déroulement de la conférence organisée autour de Joshua Cleland à Paris cette semaine, un grand merci aussi à l’éditeur français de Joshua, Elsevier-Masson, et à la Macsf, eux aussi partenaires de cette conférence qui inaugure le cycle des conférences scientifiques de l’École d’Assas (RV est déjà pris sur le thème du cerveau et des neurosciences le 17 janvier 2018). Merci aussi à Assas Formation Continue, partenaire qui nourrit tout au long de l’année la formation des professionnels diplômés. Merci également aux participants et à tous ceux qui ont relayé la soirée sur les réseaux sociaux, et notamment aux représentants de la FNEK.
En attendant de revenir sur le contenu de cette riche soirée dans de prochains articles, nous sommes heureux de vous proposer les principaux passages du mot d’ouverture de Michel Pillu, illustrés en fin d’article par les premières photos de cette mémorable soirée.
« La conférence de ce soir, s’inscrit dans le cadre des activités internationales de l’École d’Assas. À travers son cycle d’enseignants invités, nous faisons appel à des personnalités internationales de renom pour donner des cours en formation initiale dans leur domaine d’expertise. Ces personnalités sont également invitées à rencontrer des professionnels de santé et notamment nos partenaires dans le cadre des stages en kinésithérapie, aussi bien en milieu hospitalier qu’en milieu libéral. »
« L’École d’Assas est donc particulièrement fière d’accueillir ce soir Joshua Cleland, Docteur en physiothérapie, enseignant à l’Université Franklin Pierce, dans le New Hampshire et soignant à l’Hôpital de Concord, chercheur et écrivain infatigable de livres et d’articles professionnels. »
« L’apport de Joshua Cleland à nos réflexions se situe à deux niveaux :
– Joshua Cleland est kinésithérapeute et docteur en kinésithérapie dans un pays où la prise en charge kinésithérapique est totalement différente de la nôtre, pays dans lequel la profession d’aide-kinésithérapeute est bien organisée, pays dans lequel la relation au patient est plus commerciale (le patient est un client), c’est-à-dire que la confiance soignant-soigné doit être bâtie sur un socle de connaissances indiscutables, permettant une justification des techniques employées et un pronostic le plus fiable possible.
– Joshua Cleland est aussi un scientifique, titulaire d’un doctorat-ès-sciences, et à ce titre lecteur critique de la presse professionnelle mondiale, observateur du monde de la kinésithérapie. Il est donc la personne idéale pour nous informer des évolutions de la kinésithérapie mondiale, évolutions qui finiront par nous concerner. »
« La raison principale de la présence de M. Cleland ce soir devant nous tient à l’idée que nous nous faisons de l’avenir de la kinésithérapie :
Face à ces huit enjeux, dont la liste n’est pas exhaustive, le renouvellement des pratiques s’impose. Il nous faut sortir de l’empirisme, aussi cliniquement validé soit-il, pour fonder la prise en charge des patients sur un socle raisonné de pratiques et de techniques validées. »
« À plus ou moins brève échéance, nous l’avons déjà évoquée, la législation permettra l’accès direct du patient au praticien de la kinésithérapie. Cela existe déjà dans les pays voisins et notre niveau actuel de fin de formation initiale, proche du niveau master le rendra possible. On comprend bien que dans cette perspective, l’acquisition d’une science de l’évaluation est indispensable. »
« Je voudrais mettre l’accent, tout comme M. Cleland le fera, sur l’aspect humain de notre métier. Nous soignons des patients, pas des coefficients intra classes ni des kappas, autrement dit pas de niveaux de preuves sans prise en compte des compétences cliniques du kinésithérapeute à l’écoute des souhaits et des désirs d’un patient de plus en plus informé et impliqué par sa santé, par les moyens modernes d’information.
Autrement dit, pas de science sans humain.
Mais pas de rapports humains sans science, c’est-à-dire que la science permet de d’argumenter et de convaincre un patient de la pertinence des techniques utilisées à son égard et cette persuasion est un gage d’adhésion du patient à sa prise en charge vers une guérison rapide. »