Étudiante en K3, Capucine est partie aux antipodes pour son stage d’été, à la découverte de la kinésithérapie australienne. C’est l’Université de Bond, la plus ancienne et la plus prestigieuse des universités privées du pays, qui l’accueille. Voici le récit de ses deux premières semaines de stage.
Lundi 5 août, premier jour de stage à « Summit physiotherapy and shoulder center », la clinique de Tim Brown. Quelle chance que de pouvoir expérimenter la kinésithérapie, en anglais, à l’autre bout du monde. Ici, les patients peuvent venir consulter le kiné sans ordonnance. Le thérapeute a donc un rôle majeur et une responsabilité importante quant au diagnostic posé.
Beaucoup de patients viennent au cabinet avec des douleurs d’épaule, de dos, de genou, plus ou moins chroniques, sans traumatisme. Inspiré par le NOIgroup, Tim travaille en utilisant l’éducation à la douleur pour pallier à celle-ci. En effet, certaines recherches récentes sur l’épaule prouvent qu’il n’y a pas de corrélation entre la douleur et l’épaisseur des tendons ou la douleur et l’épaisseur de la bourse… Finalement, pas de corrélation entre la douleur et un quelconque paramètre physique endommagé. Suite à ces preuves, Tim propose à ces patients de travailler autour du seuil de la douleur, de modifier celui-ci avec différents exercices pour finalement diminuer la douleur quotidienne ressentie. Pour donner une image en exemple, c’est le même processus lorsque l’on se baigne dans une eau froide, on plonge un pied puis on avance petit à petit et notre corps s’habitue à la température, on a donc entraîné notre seuil thermique à la température de l’eau. Avec la douleur, il s’agit d’entraîner son seuil algique.
Hayley, la collègue de Tim, m’apprend aussi beaucoup de techniques et me permet de pratiquer. J’ai pu voir avec elle les différents tests des ligaments du genou et pratiquer sur un patient ayant une rupture du ligament croisé antérieur. On comprend vraiment mieux sur un patient pathologique, Elle m’a aussi enseigné les techniques manuelles utilisées pour les entorses chroniques de cheville (massage du muscle triceps sural, mobilisation du cuboïde, mobilisation de l’articulation talo-crurale, strapping).
La clinique soigne beaucoup de sportifs. Attention, Australie oblige, les sports ne sont pas les mêmes qu’en France : surf, stand up paddle, hockey sur gazon, football australien… C’est donc très intéressant d’adapter son raisonnement clinique à une autre culture.
D’ailleurs, parlons football australien : ce sport assez violent ne néglige pas l’importance du kiné dans son staff. Hayley est kinésithérapeute de l’équipe de Palm Beach Currumbin et j’ai eu la chance de l’assister au bord du terrain lors du match samedi. Après avoir appris quelques règles de ce sport national, j’ai surtout appris à strapper une cheville et un genou, à parler anglais avec des athlètes et à masser des sportifs bien musclés.
Such a good experience!
Déjà beaucoup de savoirs partagés durant ces 2 premières semaines. Quel plaisir de partager la kiné dans le monde entier ! Et ce n’est pas fini…
Capucine, K3.