Le Département International de l’École d’Assas propose de nombreuses possibilités d’échanges entre étudiants et professeurs du monde entier. Michel Pillu, professeur et conseiller pédagogique du Département International contribue activement au rayonnement de l’école et au déploiement du programme Erasmus +. Il revient ici sur la richesse des opportunités pour les étudiants, en complément du témoignage de Sébastien Romanet, étudiant en 4ème année.
Pour rappel, Michel Pillu est masseur-kinésithérapeute, cadre de santé, docteur ès sciences en biomécanique (PhD University of Stathclyde, Écosse). Il est enseignant à l’IFMK de l’École d’Assas.
Il traduit de l’anglais vers le français des ouvrages de référence de kinésithérapie venant des USA, d’Australie ou d’Angleterre.
Tout d’abord, dans le cadre du programme Erasmus+, l’école signe une charte avec les autorités européennes qui définit les objectifs et fixe le budget. Les projets concernent des échanges entre étudiants, enseignants et personnels administratifs.
« Concrètement, nous avons environ 20 étudiants qui partent en Europe et 20 étudiants de différentes nationalités européennes qui viennent chez nous à Paris ou en région parisienne. Ils effectuent des stages cliniques de quelques semaines.
Ces échanges supposent de bien connaître les terrains de stages. C’est pourquoi, les responsables du Département International de l’École d’Assas effectuent des déplacements à l’étranger pour assurer une prise en charge optimale de nos étudiants pendant leur stage. Nous visitons les hôpitaux et rencontrons les enseignants pour vérifier les contenus des attendus. Enfin, nous établissons un calendrier en fonction des attentes et emplois du temps des étudiants stagiaires. » Michel Pillu
Sébastien Romanet, étudiant en 4ème année, a effectué un stage Erasmus+ à l’université de Grenade, sous la direction de Carmen Valenza. Il a apprécié cette expérience qui lui a beaucoup apporté dans sa pratique et pour progresser dans son mémoire. D’ailleurs, il espère que son mémoire pourra être publié dans une revue scientifique internationale puis poursuivre dans la recherche.
« Je n’avais pas de cours magistraux, j’étais dans une équipe avec des masters, des doctorants. Nous étions sous la responsabilité de Mme Valenza qui nous donnait des cours de méthodologie et nous encourageait à partager nos connaissances et expériences de terrain. Ainsi, il y avait dans mon groupe une infirmière qui faisait son doctorat sur les patients Covid. C’était très intéressant de suivre son travail. Nous avons beaucoup discuté, échangé entre étudiants, ce qui a favorisé un climat d’entraide. » Sébastien Romanet, étudiant en 4ème année de MK.
Par ailleurs, des échanges virtuels entre étudiants de 2ème année ont lieu chaque année, en visio-conférence pour permettre un dialogue. En général, ils parlent des programmes, des modes d’enseignement, mais aussi de leur vie de tous les jours. Parmi les participants, il y a beaucoup d’étudiants hollandais, danois, norvégiens, allemands, espagnols. Le programme comprend trois échanges d’un quart d’heure, mais souvent ils durent plus longtemps, car ces conversations sont très appréciées des participants. À la fin de ces trois sessions, chaque étudiant rédige un compte-rendu pour analyser et comparer les similitudes et les différences entre les différents systèmes éducatifs. Cette séquence a aussi pour but d’améliorer l’anglais oral des étudiants.
En plus de gérer le programme Erasmus, le Département International de l’École d’Assas organise une semaine internationale pour chaque discipline.
Michel Pillu rappelle que l’objectif principal est d’organiser des interventions d’enseignants étrangers, d’Europe ou d’ailleurs (Canada, USA, Australie…). Les cours sont dispensés en français ou en anglais. Ainsi, les prochaines sessions auront lieu en janvier (ergothérapie) et mars (masso-kinésithérapie et pédicurie-podologie).
Les conférences ont lieu à distance via une plateforme numérique ou en présentiel pour les cours pratiques. Par exemple, lors de la prochaine semaine internationale, trois enseignants américains feront le déplacement jusqu’à Paris pour assurer des cours pratiques aux 4ème année de masso-kinésithérapie.
Sébastien Romanet a participé à la semaine internationale en 2021. C’est là qu’il a rencontré son actuelle directrice de mémoire qui lui a fait découvrir la neuro-dynamie.
« Lors de la semaine internationale, de nombreux intervenants ont abordé l’éducation, la question de la transmission du savoir, des enseignants vers les étudiants. En fait, on s’aperçoit que le programme est fondamentalement plus ou moins le même, mais pas la manière d’apprendre ni la répartition des stages pratiques à l’intérieur du cursus. Par exemple en Suède, ils ont trois années études très axées sur la pratique. Ils font beaucoup appel à des jeux de rôle pendant les cours magistraux et enseignements dirigés. Ils intègrent en même temps théorie et pratique.
Nous aussi nous pratiquons les jeux de rôle, mais uniquement pendant les enseignements pratiques. On endosse le rôle d’un patient avec une douleur, mais aussi celui de l’enseignant qui doit transmettre, expliquer, faire comprendre à ses étudiants. En Suède, quand un professeur fait son cours, des étudiants ont préparé des pratiques qu’ils montrent en parallèle. C’est très intéressant de découvrir ces différentes manières d’enseigner. Du coup, nous retournons en cours avec un regard légèrement différent, plus distancié, mais surtout plus efficace sur nos propres apprentissages.
Un autre élément qu’on trouve aussi chez eux ? Ce sont les feedback. Se questionner, se remettre en question ouvrent une réflexion critique sur notre pratique et nous permet d’évoluer, de chercher des solutions auxquelles on n’avait pas forcément pensé au début. De cette façon, on peut échanger avec des collègues pour essayer d’autres techniques. C’est très bénéfique pour le patient.
Par exemple, dans mon groupe, il y avait une hollandaise : à chaque cours magistral, elle faisait un brainstorming. Dans les études de santé, on adhère ou pas, mais ça peut faire avancer. Je pense qu’il n’y a pas de meilleure manière d’apprendre, mais il faut être ouvert et se faire sa boite à outils. » (Sébastien Romanet)
Le Département International a aussi pour vocation de promouvoir la recherche. Chaque année, des étudiants font des mémoires internationaux. En pédicurie-podologie et masso-kinésithérapie, ce sont des mémoire de fin de scolarité, respectivement en 3ème et 4ème année, sous la direction d’un directeur international (espagnol, américain…). Les échanges s’effectuent en anglais.
Michel Pillu cite à nouveau Sébastien Romanet dont il salue le mémoire de qualité qui a vocation à être publié. Tout comme l’ont été récemment ceux des étudiantes de l’école d’Assas Camille Peloux de Reydellet de Chavagnac et Manon Serra dans Kinésithérapie scientifique.
Il ajoute qu’en « podologie, deux étudiants ont effectué leur mémoire sous la codirection d’un podologue australien. Leur mémoire a été une complète réussite (un des deux étudiants a obtenu la note de 20/20 à son examen final et leur travail a été accepté pour publication dans une prestigieuse revue américaine. Cela suppose de nombreux échanges : par mail, téléphone, vidéo conférences. »
De même, grâce à Erasmus, Sébastien Romanet est allé une semaine à Grenade pour travailler avec Carmen Valenza. Elle sera d’ailleurs présente lors de la semaine internationale à venir. À cette occasion, elle lui fera passer son examen final. Puis du mémoire au format académique, ils vont en tirer un article à publier dans une revue scientifique reconnue.
Par ailleurs, pour donner un autre exemple, Michel Pillu mentionne « une étudiante qui s’intéressait à la kinésithérapie du musicien et qui a pu bénéficier de l’encadrement d’un enseignant belge spécialisé. Ça a donné lieu à un excellent mémoire. »
Par ailleurs, sous l’égide d’Arnaud Delafontaine, l’activité de recherche prend de l’ampleur. Lui-même, chercheur associé à l’université Paris Saclay, accompagne les étudiants qui souhaitent s’engager dans la recherche. Cela passe par la méthodologie, mais aussi par un surcroit de travail pour accéder au niveau universitaire et intégrer éventuellement une unité de recherche.
« Nous collaborons depuis longtemps avec M. Delafontaine. La recherche en kinésithérapie est un vaste champ d’étude, encore peu exploré. Il y a beaucoup de choses à dire et à faire sur la justification et la validation des traitements en kinésithérapie. Par exemple, en neuro-musculaire, en cardiologie, en respiratoire. Il y a des collaborations à faire entre médecins et kinés, des synergies, des recherches. Il y a de plus en plus de kiné qui font des masters scientifiques et des doctorats de recherche. C’est très positif pour l’avenir de la recherche. » Michel Pillu, enseignant et membre du Département International de l’École d’Assas
Le Département International de l’École d’Assas contribue au rayonnement de l’enseignement et de la recherche en kinésithérapie et podologie. Il participe aux échanges et débats internationaux qui enrichissent les connaissances et les pratiques. Pour tout renseignement complémentaire, vous pouvez contacter l’École d’Assas.