Du 4 au 7 mars, 14 étudiants de l’École d’Assas, kiné, podo et ergo, ont participé à une expérimentation pédagogique innovante en partenariat avec le CRI Paris (Centre de recherches interdisciplinaires), portant sur la compréhension et l’appropriation des nouvelles technologies (textiles connectés et capture de mouvement) dans le domaine de la rééducation. Nous allons dans les prochains jours vous présenter les témoignages de quatre étudiants ayant participé à cette semaine consacrée à l’e-santé : Rubén, étudiant Erasmus+ espagnol en dernière année de kinésithérapie ; Laura, étudiante en première année d’ergothérapie ; Jonathan, en deuxième année de podologie ; et, pour conclure, Clotilde, en deuxième année de kinésithérapie mais ayant auparavant décroché un diplôme d’ingénieur. Chacun d’entre eux illustrera, à sa façon, ce qu’il a retiré de cette semaine qui représente bien l’esprit d’innovation – technique comme pédagogique – qui caractérise l’École d’Assas.
Pour introduire ce dossier, nous donnons aujourd’hui la parole à Olivier Bory, interne de médecine générale et coordinateur du HealthLab du CRI, un des organisateurs du projet avec Claire Eliot, spécialiste de e-textile au CRI, et le département international de l’École.
Olivier, comment est né le projet de cette semaine e-textile ?
OB : En février 2018, Nicole Maurice et Michel Pillu, du département international de l’École d’Assas nous ont contactés pour présenter le CRI lors de la conférence ENPHE 2018. Comme l’un des objectifs que nous poursuivons au sein de notre laboratoire est d’explorer et de favoriser l’interdisciplinarité en santé, nous avons saisi cette opportunité. Nous avons alors invité quelques étudiants kinés à participer à un atelier d’une journée chez nous. Cela nous a permis de présenter le CRI de façon dynamique au moment du congrès de l’ENPHE en donnant la parole à ces étudiants pour qu’ils partagent leur expérience. Enthousiasmés, Nicole et Michel nous ont alors demandé si nous avions une idée pour aller plus loin dans notre expérimentation. C’est alors que nous leur avons soumis l’idée de mener l’expérience sur une semaine complète en l’ouvrant aux étudiants des autres filières (donc kinésithérapie, plus podologie et ergothérapie).
Quel était votre objectif ?
OB : L’objectif de cette semaine, c’était d’offrir aux étudiants la capacité de comprendre et de s’approprier les nouvelles technologies en santé par l’expérimentation. Le principe, c’était de confronter les expertises de terrain des étudiants aux expertises techniques de nos experts ingénieurs et designers pour trouver et développer des prototypes adaptés à des cas précis. Nous avons accueilli 15 étudiants de l’Ecole d’Assas pendant leur semaine de vacances d’hiver dans nos locaux. Nous avons mis en place un mentorat tout au long de la semaine grâce aux équipes des CRI Labs, qui ont l’expertise nécessaire pour ce type d’expérimentation pédagogique ».
Quel était le programme de la semaine ?
OB : Nous l’avons découpé en 5 journées :
Pourquoi ce dernier point, aux frontières de la communication et du marketing ?
OB : En fait, dans le cadre de la réflexion préliminaire, nous avions demandé aux étudiants de réaliser une brève étude de marché des solutions existantes montrant leurs atouts et leurs défauts (similaire à une revue de bibliographie pour un mémoire), pour leur permettre de mieux définir et justifier leur projet. Notre objectif premier était pleinement pédagogique et scientifique tout en tenant compte de la réalité économique.
Le rendu sous trois formats a permis aux étudiants de porter un regard différent sur leur projet, de s’exercer à une gymnastique d’esprit leur permettant de ne pas être prisonniers d’une approche univoque mais de considérer aussi bien l’aspect scientifique et technique qu’économique ou pédagogique : la réalisation du prototype leur a fait découvrir la façon de passer d’une idée à une réalisation concrète ; le powerpoint s’apparentait plus à une étude clinique (population cible, solution apportée, méthode employée, test et discussion des résultats) ; enfin, l’idée de la vidéo, qui, au départ, les a surpris voire rebutés, servait exactement à cela.
Au final, ils ont tous relevé le défi, de sorte que, le vendredi après-midi, ils nous ont avoué qu’ils n’imaginaient pas, en arrivant le lundi, vivre une expérience aussi intense, qui les a mis en contact, non seulement avec des techniques et des technologies nouvelles, mais aussi avec des façons de penser et de communiquer nouvelles.
C’est là, certainement, le plus beau succès de cette expérience, en plus des relations qui se sont développées entre les différents étudiants comme entre les étudiants et notre équipe de mentors et d’experts.
Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne (Programme Erasmus+). Cette communication n’engage que son auteur et la Commission européenne n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues.